Ventes

J'étais au marché à la recherche de biens pour l'académie. Il n'y avait pas de petites économies après tout.

J'en avais un peu marre de marcher toujours vite et de n'avoir jamais le temps. Après tout, qu'est ce que cela allait changer si je mettais une heure de plus pour faire les courses ?

J’allégeais un peu mon pas et je regardais les étals à côté de moi. Je m'arrêtais à celui d'Emma.

- Bonjour mademoiselle.

- Oh bonjour Miss Grey.

Je ne savais pas si la directrice de l'académie se souvenait de moi. En tout cas, pour ma part, j'étais ravie de la revoir. J'avais passé d'excellentes années là-bas. Je ressentis un bond de joie dans mon coeur. C'était étrange comme un visage pouvait rappeler une partie de notre vie.

C'est vraiment que beaucoup de personnes plus jeunes me reconnaissait. Je relevais les yeux pour mieux la regarder.

- Miss Garret ? Pardon je ne me souviens plus de votre prénom.

Elle vendait quelques jolies choses. Cela me plaisait bien.

- Ce n'est rien. C'est Emma.

J'étais vraiment flattée et impressionnée qu'elle se souvienne de mon nom. Bon pour la maîtresse de la caste de l'esprit avoir bonne mémoire devait être naturel, mais tout de même ! J'avais toujours été discrète à l'académie.

- Vous recherchez quelque chose de particulier ?

- Pas vraiment. Enfin rien que vous ne vendiez.

J'admirai un petit bracelet d'argent fin.

- Vous avez des bijoux vraiment exceptionnels. Pourquoi vous en séparer ?

- J'ai malheureusement besoin d'un toit plus que de mes bijoux.

Je lui fis un sourire désolée. Je n'aimais pas me plaindre, mais elle devait aussi comprendre que je ne me séparerais de mes biens qu'à grand prix.

Je fronçais les sourcils, j'étais légérement intriguée.

- Vous n'avez pas trouvé d'emploi à votre sortie de l'académie miss Garret ?

- Non pas encore, mais j'ai bientôt un entretien.

Je me sentais vraiment nulle d'avouer mon échec. Pourtant je faisais ce qu'il fallait pour trouver un emploi stable. C'était de la faute de la guerre.

- Oh pour quel genre d'emploi ? Je souhaite de tout coeur que vous réussissiez.

Je lui fis un sourire rassurant. Dans une ville en guerre ce n'est pas facile de trouver du travail. Il fallait simplement persévérer.

- Pour devenir la nourrisse des enfants de madame Valmont.

Ce n'était pas le métier le plus gratifiant qui soit mais au moins c'était pour une grande famille. J'espérais de tout coeur être prise. Il fallait que je sois parfaite.

- Oh je connais bien Madame Valmont, voulez vous que je lui en touche deux mots ?

Cela ne me gênait pas d'aider une enfant aussi courageuse.