A la terrasse d'un petit café

Je venais d'arriver par un aigle. Ma famille me tapait sur les nerfs ! Déjà que l'on avait deux traites, trois morts, une belle-mère un peu limite voilà maintenant que la seule personne que j'aimais, j'ai nommé mon cher frère Lucas, me prenait la tête pour rien.

Je tapais dans un caillou qui alla se loger contre une table d'une terrasse. Ce n'était pas juste ! Ils avaient tous des supers pouvoirs. Moi aussi j'avais eu des notes excellentes à tous mes examens. Mais vu que sainte Romane était née avant, c'était elle qui avait été choisie. J'aurai dû être maîtresse de caste !

Un caillou se logea dans mon mollet.

- Aïe !

Je me baissais pour le masser et je suivis la trajectoire du projectile. Mes yeux se posèrent sur une jeune fille visiblement énervée. Ses traits me disaient quelque chose mais j'étais incapable de remettre un nom sur son visage. Je décidais de l'accoster.

- Tout va bien mademoiselle ?

Je reculais de plusieurs pas. Qu'est ce qu'elle me voulait celle là ?

- Qu'est ce qui vous fait dire que cela ne va pas ?

Je la dévisageais. Je ne l'avais jamais vu.

- Le caillou que vous venir d'envoyer dans mon mollet ?

Je lui fis un sourire, je n'étais pas rancunière. Cette petite avait visiblement des problèmes et je ne voulais surtout pas en rajouter.

- Oh je suis désolée.

Je mis la main devant ma bouche, j'étais vraiment terriblement navrée. Je n'aimais pas être importunée par des inconnus mais ce n'était pas une raison pour mal se conduire.

- Vous n'avez rien ?

- Non tout va bien, mais je m'inquiètais pour vous, vous avez l'air de broyer du noir.

Je lui tendis la main avec un grand sourire.

- Emily Williams.

J'hésitais juste une seconde puis je lui serrais la main.

- Marion Rockam. Et ce n'est rien, juste des problèmes de famille.

Encore une Rockam ! Décidement ! Je lui fis un sourire et ne montra pas de signe que je connaissais un peu sa famille.

- C'est malheureusement souvent le cas dans toutes les familles.

- Certaines sont pires que d'autres, mais vous avez raison je ne vais pas me plaindre pour si peu !

Je lui souris avec gentillesse.

- Je suis désolée de vous avoir importunée mademoiselle Williams.

- Vous ne m'importunez pas. Cela me fait plaisir de rencontrer de nouvelle personne.

Je lui indiquais la terrasse à laquelle j'étais assise quelques instant auparavant.

- Voulez vous prendre un café ? Ou autre chose bien entendu.

- Oh quelle charmante idée ! Ca serait avec plaisir.

Je me dirigeais vers la terre et m'assis en face de là où était la jeune femme avant. Cela me détendrait de boire quelque chose. J'espérais que je n'étais pas trop de mauvaises compagnies ces temps ci.

Je me rassis à ma place. Je fis signe au serveur de nous rejoindre.

- Que voulez-vous boire ?

J'attendis qu'elle prenne sa décision.

- Dites moi, que faites-vous dans la vie miss Rockam ?

- Un chocolat chaud s'il vous plaît.

Cela ne me gênait pas d'être questionnée sur ma vie. Au contraire, je trouvais la jeune femme très sympathique et cela me donnait envie d'être sincère avec elle.

- Je suis à la recherche d'un emploi. J'ai profité un peu de la vie et de ma richesse mais j'en ai assez. Je veux gagner par moi même ma nouvelle vie. Et vous même ?

- J'ai ouvert mon propre établissement. Et si vous cherchez un emploi, je cherche justement une serveuse.

Après tout, cela pouvait être utile d'avoir une Rockam prêt de soi. J'étais plutôt confiante dans ma proposition. Et si la demoiselle voulait commencer à gagner sa vie, il fallait bien commencer quelque part.

- Oh ! Excusez mon étonnement mais c'est vraiment innatendu. Vous ne me connaissez pas. N'y a-t-il pas des entretiens ou quelque chose comme cela que je devrai passer ?

Je ne pouvais pas refuser un peu d'aide mais j'espèrais que ce que ne soit pas un piège. C'était une très étrange façon de faire.

- Si bien entendu. Mais je fais confiance à mon instinct avant tout et je sais que vous ne me décevrez pas. Enfin, sauf peut-être quelques retards de temps en temps !

Je lui souris pour indiquer que je plaisantais, je ne voulais pas lui faire peur.

Je lui rendis son sourire mais elle avait parfaitement raison. C'était tout à faire mon genre d'arriver en retard. J'appréciais sa franchise et je me promis que si j'acceptais son offre je ferai des efforts.

- C'est vraiment très gentil de votre part, je vous promets d'y réfléchir rapidement.

- Je ne vous en demande pas plus.

Je savais qu'elle allait accepter. C'était pratique de voir l'avenir de temps en temps. Et surtout, je savais que je n'allais pas le regretter.