Suivie

Je venais de passer devant le petit restaurant lorsque je m'arrêtais. Je finis par faire demi-tour et j'observais l'assiette de la femme.

- Excusez-moi mais cela a l'air délicieux. Qu'est-ce donc ?

J'avais observer du coin de l'oeil, un homme prenant des notes. Sans doute la vieille femme allait-elle faire l'objet d'une enquête.

Je ne pus m'empêcher d'afficher un air surpris sur mon visage. Jamais personne ne m'avait abordé ainsi ! Etait-ce ainsi que la nouvelle génération se comportait ? Je pris un air plus aimable.

- Un mille-feuille aux fraises. Vous devriez gouter ils sont effectement excellents.

- Oh quel charmante idée. Puis-je m'asseoir avec vous ?

J'observais du coin de l'oeil l'un des hommes qui me suivait s'arrêter à un stand à journaux.

- Euh, oui bien entendu si vous le souhaitez.

C'était vraiment étrange comme manière de faire mais plus rien ne m'étonnait à présent.

- Je vous remercie vous êtes très gentille.

Je m'assis à la table et tendis ma main.

- Je m'appelle Ruby.

- C'est normal voyons. Je m'appelle Marie.

Je lui serrais la main. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais j'avais l'impression que son nom allait parfaitement avec sa personnalité. Une pierre précieuse. Elle ne devait pas avoir l'habitude que l'on lui dise non.

Je levais la main pour appeler la serveuse. C'était décevant qu'elle ne soit pas encore là.

- Que faites-vous dans la vie Marie ?

- Oh je suis à la retraite à présent. Mais vous, vous devez avoir une vie passionnante n'est ce pas ?

Je ne savais pas du tout comment m'y prendre pour faire la conversation à une total inconnue.

- Oh je ne travaille pas. Mais je dois avouer que j'ai la vie dont je rêvais. Je suis plutôt riche, mariée, mère. Ma vie est parfaite !

J'adorais parler de mon bonheur et de ma famille, surtout avec des inconnus. Leur regard surpris, leur bouche qui s'arrondit. Je me félicitais de susciter leur jalousie.

- Vous devez faire des jalouses !

Dont je ne faisais pas partie. C'était gratifiant d'obtenir quelque chose par son travail. Je n'aurais jamais changé cet aspect de ma vie. Et j'avais élevé mes filles ainsi.

- Sans doute. C'est difficile de savoir ce que pense rééllement les gens.

Et surtout c'était difficile de s’intéresser aux gens, à leur vie bien moins réussies.